Fertiberia Création d'une filiale française pour le deuxième producteur européen d'engrais

Le groupe Fertiberia annonce la création d’une filiale en France, Fertiberia France Sas. « L’objectif avec cette nouvelle filiale est de revoir la stratégie d’approche du marché français, de le considérer comme un marché domestique et non plus avec une vision uniquement opportuniste », explique Javier Goñi, Ceo de Fertiberia.

Deuxième producteur européen d’engrais avec 7,5 millions de tonnes de capacité de production annuelle, Fertiberia constitue la division chimie et engrais du groupe espagnol, Villar Mir. Il possède un effectif de plus de 3.000 employés répartis entre Fertiberia et ses filiales en Espagne, Fertial en Algérie et Adp Fertilizantes au Portugal. Javier Goñi évoque les bases solides sur lesquelles s’appuie son entreprise, matérialisées par un chiffre d’affaires multiplié par deux entre 2006 et 2012. « D’où une envie de projets plus ambitieux. »

Miser sur la valeur ajoutée

Le marché français des fertilisants, le plus important d’Europe, représente pour le groupe Fertiberia un relais de croissance stratégique. Le marché espagnol représente 4,5 Mt de fertilisants, deux fois moins que le français à 9 Mt. « Nous n’avons pas les moyens d’inonder le marché de nos produits. Et nous préférons mettre en avant leur haut niveau de qualité. Nous souhaitons miser sur la valeur ajoutée de notre offre. » Selon Jean-Luc Pradal, directeur général de Fertiberia France, le groupe dispose « de nombreux atouts pour réussir dans son projet : une gamme de produits de qualité, très diversifiée, contrairement à la plupart des acteurs du marché et une approche basée sur l’écoute du client « demand driven », littéralement conduite par la demande ».

La mission de la filiale française est d’étendre en France le marché domestique du groupe Fertiberia en s’appuyant sur ses trois atouts principaux : la fiabilité et la régularité de production des quatorze unités du groupe, la gamme la plus complète du marché des fertilisants et la compétitivité des prix grâce à une intégration partielle de l’approvisionnement en gaz en Algérie. Les coûts d’accès réduits au territoire du fait de la proximité de certains sites de production espagnols, et la logistique facilitée, à l’ouest par la Rochelle, au sud par la Méditerranée, complètent le tableau avec une approche client rapide.

150.000 t de produits par an

Une équipe réduite assure le démarrage de l’activité en France : trois personnes au bureau commercial, des vendeurs sur le terrain et des responsables logistiques dans les ports. « A partir de 2015, si le développement se confirme, nous engagerons des investissements logistiques et de stockage, l’acquisition d’actifs de production. L’objectif est d’atteindre rapidement 5 % de parts de marché avec une progression constante. » La priorité est, pour l’instant, la mise en place des circuits logistiques, optimisés de manière à assurer une livraison régulière des produits là où est la demande. « Nous comptons assurer un flux de marchandises régulier, à hauteur d’un bateau par mois dans chacun des cinq ports d’intérêt français, soit 150.000 t de produits par an. »

Les deux produits phares que Fertiberia souhaite importer en France sont le nitrate d’ammonium Can 27 et le nitrosulfate d’ammonium Asn, « le seul de cette qualité et avec ce niveau de stabilité en Europe. Seul le manque d’offre fait qu’il ne s’est pas encore développé. » Javier Goñi définit son approche qualitative du marché comme une réponse à la quête de valeur ajoutée en matière de fertilisation. « Il s’agit d’offrir les produits recherchés par des agriculteurs ayant un raisonnement d’abord agronomique, une démarche que nous considérons comme plus rentable pour tout le monde. »

La gamme de produits Fertiberia :